05/09/2025 - Général
FED piégée : 9 200 milliards à refinancer… et le NFP tombe aujourd'hui ! 🎥
Une fin d'année sous haute tension sur les marchés mondiaux
Nous sommes en septembre 2025, et une chose est sûre : les marchés financiers évoluent sur un fil. D’un côté, une économie américaine résiliente mais endettée, de l’autre, une Réserve fédérale (Fed) piégée entre deux feux : l’inflation persistante et les appels à la baisse des taux d’intérêt venant de toutes parts, y compris de l’administration Trump.
Dans ce contexte déjà explosif, le rapport NFP attendu ce vendredi est le catalyseur le plus redouté du mois. Pourquoi ? Parce qu’il ne s’agit pas seulement de chiffres sur l’emploi, mais d’un signal direct pour les taux d’intérêt, les marchés actions, les crypto-monnaies, et même l’équilibre budgétaire des États-Unis.
📊 Le NFP : pourquoi tout le monde l’attend, et pas seulement Wall Street
Le Non-Farm Payrolls (NFP), ou rapport sur les créations d’emplois non-agricoles aux États-Unis, est bien plus qu’une simple statistique macroéconomique. C’est une véritable boussole pour la Fed, dont le double mandat est clair :
- Maintenir la stabilité des prix
- Favoriser le plein emploi
👉 Si l’emploi est trop fort, la Fed craint une résurgence de l’inflation, et retarde toute baisse des taux. 👉 Si l’emploi ralentit, la Fed a plus de marge de manœuvre pour assouplir sa politique monétaire, ce qui plaît énormément aux marchés.
Le taux de chômage ? Moins regardé que le NFP
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les marchés accordent moins d’importance au taux de chômage qu’au NFP. Pourquoi ? Parce que le taux de chômage est trop volatile, trop manipulable, voire peu représentatif de la réalité du marché de l’emploi.
Exemples :
- Une personne qui cesse de chercher un emploi n’est plus comptabilisée comme chômeuse.
- De nombreux Américains cumulent plusieurs emplois, ce qui fausse la perception globale du marché du travail.
C’est donc bien le nombre net de créations d’emplois, et l’évolution des salaires horaires, qui intéressent la Fed. Et à travers elle, l’ensemble de la sphère financière mondiale.
💰 L’impact sur les taux d’intérêt : la Fed sous pression
Pourquoi la Fed pourrait-elle baisser ses taux d’intérêt en 2025 ?
Il faut bien comprendre une chose : en 2025, les États-Unis font face à un mur de dette colossal.
- Dette publique totale : plus de 36 000 milliards de dollars
- Dette détenue par le public : environ 29 000 milliards
- Intérêts annuels : 1 000 milliards de dollars, soit 17 % du budget fédéral
- Dette à refinancer cette année : 9 200 milliards de dollars
Le problème ? Le coût de cette dette est indexé sur les taux du marché, et ceux-ci restent très élevés. Le taux à 10 ans américain est au-dessus de 4,2 %, alors que la moyenne payée sur la dette est encore à 3,4 %.
➡️ Chaque 1 % de hausse des taux, c’est +280 milliards de charges d’intérêt supplémentaires. Autant dire que la Maison Blanche est en sueur, et que Donald Trump, en campagne active, met une pression énorme sur Jerome Powell pour baisser rapidement les taux.
🧨 Le rôle central du marché obligataire : l’arbitre silencieux
Contrairement aux apparences, ce ne sont ni les tweets politiques, ni les annonces spectaculaires, qui font plier la Fed. C’est le marché obligataire, un juge froid, insensible à la communication politique.
Rappelle-toi : en 2018, Trump avait tenté une guerre commerciale frontale. Résultat : explosion des taux d’intérêt à long terme, correction des marchés, panique sur le budget fédéral… et recul stratégique immédiat de la part de la Maison Blanche.
Ce scénario pourrait se rejouer en 2025 si les taux longs repartent à la hausse. Et c’est pour cela que le discours de Powell est aussi crucial que sa décision sur les taux.
🔁 Taux élevés : effets en chaîne sur la consommation, les entreprises et les actions
📉 Les ménages américains étranglés
Aux États-Unis, l’essentiel de la consommation repose sur le crédit à la consommation. Or, les taux moyens sur les cartes de crédit flirtent désormais avec les 25 %. Résultat : frein brutal à la consommation, hausse des défauts de paiement, et tensions sur les secteurs sensibles (automobile, retail…).
🏗️ Les entreprises en mode “survie”
Les entreprises qui doivent se financer à 6–7 %, au lieu de 2 % il y a deux ans, voient leurs projets d’investissement gelés. Le secteur de la construction privée en particulier est en net recul. Et ce phénomène touche aussi des géants comme Nvidia, dont la croissance dépend d’investissements massifs dans l’IA.
👉 Avec des valorisations à 40 fois les bénéfices, le moindre ralentissement, ou la moindre hausse des taux, provoque un recalibrage immédiat des cours.
🎢 Anticipations du marché : un pari risqué sur la Fed
Les marchés ont déjà intégré dans les cours jusqu’à 3 baisses de taux d’ici décembre 2025. Le problème ? Si les chiffres d’emploi sont trop bons, la Fed n’aura aucune raison objective de les baisser. Et là, attention à la désillusion brutale, avec correction sur :
- Le S&P 500
- Le Nasdaq
- Le marché des crypto-monnaies
- L’or, qui bat déjà des records au-dessus de 3 500 dollars
⚖️ Trois scénarios possibles pour le rapport NFP
1. NFP supérieur aux attentes (>100 000 créations)
- ✅ Bon pour l’économie réelle
- ❌ Mauvais pour l’espoir de baisse des taux
- ❌ Risque de correction violente sur les marchés
2. NFP très faible (<50 000, voire pertes d’emplois)
- ❌ Signe de ralentissement, voire récession
- ✅ Baisse des taux quasi assurée
- ⚠️ Déjà pricé par le marché → faible surprise positive
3. NFP légèrement en dessous des attentes (70–80 000)
- ✅ Justifie une baisse de taux modérée
- ✅ Soulage le marché sans nourrir l’inflation
- ✅ Meilleur scénario pour une respiration haussière
📣 Pourquoi le discours de Powell sera plus important que la décision elle-même
Ce qui comptera plus que la baisse des taux, c’est le ton utilisé par Jerome Powell.
- S’il est agressif : les marchés anticiperont peu ou pas d’autres baisses
- S’il est prudent mais souple : les marchés maintiendront l’espoir d’un cycle d’assouplissement modéré
Car encore une fois, le risque majeur pour la Fed, c’est de perdre sa crédibilité en changeant de cap trop rapidement, surtout si l’inflation repasse au-dessus de 3 %.
☠️ Le cauchemar à éviter : la stagflation
Aujourd’hui, les chiffres de croissance sont faibles, et l’inflation stagne autour de 2,7 %. Le danger, c’est d’entrer dans une spirale de stagflation :
- Croissance molle
- Inflation persistante
- Impossibilité de baisser les taux sans relancer l’inflation
C’est le pire scénario possible pour les marchés, les investisseurs, les banques centrales, et les États surendettés.
🌐 Marchés globaux : chaque région face à ses propres défis
🇺🇸 États-Unis
- Marchés actions toujours haussiers
- Tensions sur les taux longs
- Anticipations fortes de baisse des taux
🇪🇺 Europe
- Incertitude politique (France, Allemagne)
- Croissance faible
- CAC 40 sous pression
💰 Crypto-monnaies
- Sensibles à la liquidité et aux taux
- Forte corrélation avec Nasdaq
- Le moindre virage dovish de la Fed pourrait déclencher un rallye
🧠 Conclusion : tout dépendra d’un chiffre… et d’un discours
Le rapport NFP de vendredi est un signal vital. Mais la vraie réponse, ce sera celle que donnera Jerome Powell quelques jours plus tard. Sa manière de parler aux marchés, de rassurer ou non, de laisser une porte ouverte ou non à d’autres baisses de taux, aura plus d’impact que le chiffre lui-même.
Dans cette guerre entre inflation, croissance, politique et dettes, une chose est sûre : 👉 les taux d’intérêt sont le nerf de la guerre, et le moindre mot compte.