Partager:

07/03/2025 - Général

L’atterrisseur lunaire Athena en difficulté, l’action Intuitive Machines s’effondre

Ce vendredi 7 mars 2025, Intuitive Machines Inc., une boîte texane qui bosse sur des missions lunaires commerciales, est encore dans la tourmente. Son atterrisseur non habité, Athena, a raté son atterrissage sur la Lune hier, et ça fait mal au portefeuille : l’action a plongé violemment sur les marchés. On fait le point sur ce qui s’est passé et on jette un œil aux bases de l’entreprise pour mieux comprendre où elle en est.

Un atterrissage lunaire qui foire… encore une fois

Jeudi 6 mars, Athena a touché la Lune, mais pas comme prévu. Intuitive Machines a confirmé que l’engin n’a pas atterri droit – il pourrait être incliné ou carrément renversé. Les équipes à Houston captent encore un signal et analysent les données pour savoir dans quel état il est, mais ça ressemble à un bis repetita. Il y a un peu plus d’un an, en février 2024, leur premier atterrisseur, Odysseus, s’était déjà planté en se renversant à l’arrivée, ce qui avait limité ses opérations. Deux missions, deux atterrissages foirés : ça commence à faire beaucoup pour une boîte qui veut se poser en leader de l’exploration lunaire privée.

Cette mission IM-2 faisait partie du programme CLPS de la NASA, qui file des contrats à des entreprises privées pour des missions lunaires moins chères et plus rapides. Athena embarquait du matos scientifique de la NASA, comme une foreuse pour chercher de la glace d’eau près du pôle sud, un petit rover et un drone sauteur appelé Grace. L’idée, c’était de préparer le terrain pour les missions habitées d’Artemis. Mais avec cet atterrissage raté, pas sûr que tout ce joli matos puisse bosser correctement.

Les marchés sanctionnent direct

La nouvelle a fait l’effet d’une bombe sur les marchés. L’action d’Intuitive Machines (LUNR au Nasdaq) avait déjà perdu 20,2 % en séance jeudi, et elle a encore chuté de 29,5 % après la clôture. En gros, elle s’est pris une double raclée en une journée. Pour une entreprise qui dépend autant de la confiance des investisseurs et des contrats publics, ces échecs à répétition pèsent lourd. Les actionnaires se demandent si la boîte peut vraiment tenir ses promesses.

Qui est Intuitive Machines, au juste ?

Intuitive Machines, c’est une société créée en 2013 par trois gars – Stephen Altemus (le PDG actuel), Kam Ghaffarian et Tim Crain – avec l’idée de se faire une place dans l’exploration spatiale commerciale. Basée à Houston, elle bosse sur des atterrisseurs lunaires, des services orbitaux et des technologies pour ouvrir la Lune aux robots et aux humains. Elle s’est fait connaître en 2024 avec Odysseus, le premier atterrisseur privé à se poser sur la Lune, même s’il a fini sur le flanc.

Côté finances, la boîte a du potentiel mais reste fragile. En 2024, elle a dégagé un chiffre d’affaires record de 73,1 millions de dollars au premier trimestre, en hausse de 300 % par rapport à l’année d’avant, grâce à des contrats NASA comme OMES III (valeur max de 719 millions sur cinq ans). Son backlog – les contrats signés mais pas encore facturés – dépassait les 156 millions fin mars 2024, et elle a fini ce trimestre avec 55,2 millions en cash, son plus haut niveau historique. Pas mal pour une boîte qui s’est introduite en bourse en 2023 via une fusion SPAC.

Mais il y a un hic : elle perd encore de l’argent. Ses marges brutes sont faibles (autour de 2,88 % selon certaines analyses récentes), et elle n’est pas encore rentable. Elle dépend beaucoup des contrats publics – surtout la NASA – et n’a pas une clientèle très diversifiée. En gros, c’est une boîte qui mise tout sur des missions à haut risque pour se faire un nom, mais qui n’a pas encore stabilisé ses bases.

Pourquoi ça coince avec Athena ?

Pour l’instant, on n’a pas tous les détails, mais les premières infos pointent un problème d’atterrissage autonome. Peut-être un souci avec les capteurs ou le logiciel qui gère la descente – un point faible déjà vu avec Odysseus. Si Athena est mal posé, ses panneaux solaires risquent de ne pas capter assez de soleil, ce qui limiterait son autonomie à quelques jours au lieu des 10 prévus avant la nuit lunaire. Les équipes vont essayer de récupérer ce qu’elles peuvent, mais ça sent le gâchis pour une mission à 62,5 millions de dollars.

Et maintenant ?

Intuitive Machines est dans une position délicate. D’un côté, elle a marqué l’histoire en 2024 avec Odysseus et décroche des contrats NASA costauds – comme un bout du projet Lunar Terrain Vehicle à 4,6 milliards récemment. De l’autre, ces échecs à répétition fragilisent sa crédibilité. La boîte doit prouver qu’elle peut fiabiliser ses atterrisseurs, sinon la NASA et les investisseurs pourraient regarder ailleurs – SpaceX ou d’autres concurrents ne sont pas loin.

Pour l’action LUNR, ça risque de rester tendu tant qu’il n’y a pas de bonnes nouvelles. Les prochains jours diront si Athena peut limiter les dégâts, mais Intuitive Machines va devoir bosser dur pour remonter la pente. On garde un œil dessus – l’espace, c’est risqué, mais c’est aussi ça qui rend le jeu intéressant.

Restez au jus pour la suite !

2025 © IVT - tous droits réservés