15/05/2025 - Morning Mood
Aujourd’hui, t’observes le marché ou tu l’attaques ?
Ce matin, alors que les marchés financiers continuent leur valse hésitante entre optimisme et prudence, il est crucial d'analyser la situation avec un œil attentif aux divergences sectorielles et aux signaux contradictoires qui émergent du paysage économique actuel.
Les taux américains : un retour aux niveaux d'alerte
Le rendement du 10 ans américain a fait un retour remarqué, atteignant 4,70%, soit son niveau le plus élevé depuis le début de la guerre commerciale initiée par Trump. Cette remontée n'est pas anodine : elle reflète à la fois la robustesse de l'économie américaine et la prudence persistante de la Fed concernant l'inflation.
Il est fascinant de noter que ce niveau de taux était précisément celui où Donald Trump avait commencé à faire marche arrière sur ses politiques protectionnistes. Aujourd'hui, les marchés testent à nouveau cette zone de résistance psychologique, créant un environnement où chaque point de base compte.
La grande question reste : sommes-nous à un point d'inflexion ? Si les taux continuent leur ascension vers 4,80% ou au-delà, nous pourrions assister à un réajustement significatif des valorisations boursières, particulièrement pour les valeurs de croissance qui ont bénéficié d'un environnement de taux bas prolongé.
Les prix à la production : le prochain test critique
L'attention se tourne maintenant vers les données PPI (Producer Price Index) attendues cet après-midi. Le consensus table sur une hausse de +0,4%, mais toute surprise pourrait déclencher des mouvements significatifs sur les marchés.
Un chiffre supérieur aux attentes renforcerait les craintes d'une inflation persistante, poussant potentiellement la Fed à maintenir sa politique restrictive plus longtemps. À l'inverse, une surprise positive pourrait raviver l'espoir de baisses de taux avant la fin de l'année, redonnant du souffle aux actifs risqués.
Divergences sectorielles : les forts et les faibles se dessinent
La dichotomie entre indices devient de plus en plus apparente. D'un côté, nous observons la résilience impressionnante du S&P 500, du Nasdaq et des indices européens majeurs comme le DAX et le CAC 40. De l'autre, la faiblesse persistante du Dow Jones, du SMI suisse et du FTSE 100 britannique.
Le Dow Jones a franchi un niveau technique crucial sous les 42 100 points, touchant même 41 800 dans la nuit. Cette fragilité s'explique en partie par la chute spectaculaire d'UnitedHealth Group (-18%), l'une des plus importantes pondérations de l'indice, suite à des questions sur sa stratégie et sa valorisation.
Opportunités d'investissement : une approche sélective s'impose
Dans ce contexte, une stratégie d'achat par paliers sur les valeurs délaissées semble pertinente. Tesla, par exemple, malgré une performance difficile en 2024, offre des points d'entrée intéressants autour de 220-270 dollars pour les investisseurs patients, surtout compte tenu des catalyseurs attendus pour 2025.
L'or, qui a récemment touché 3 450 dollars l'once, pourrait offrir des opportunités d'achat sur repli entre 3 000 et 3 150 dollars. Cette stratégie d'accumulation progressive permet de lisser les risques dans un environnement volatil.
Les cryptomonnaies : prudence malgré la performance
Le marché des crypto-actifs reste en phase de consolidation latérale. Tant que le seuil critique des 54 heures est maintenu sur les principales cryptomonnaies, la tendance de fond reste positive, bien qu'une prudence accrue soit de mise à court terme.
Conclusion : navigation tactique dans des eaux incertaines
L'environnement actuel appelle à une approche nuancée et disciplinée. Les points techniques clés à surveiller restent :
- 42 100 pour le Dow Jones
- 5 850 pour le S&P 500
- 4,70-4,80% pour le rendement du 10 ans américain
Dans un marché où les divergences s'accentuent, la sélectivité devient la clé. Privilégier les achats progressifs sur les valeurs sous pression tout en surveillant attentivement l'évolution des taux d'intérêt américains sera crucial dans les semaines à venir. La publication des prix à la production de cet après-midi pourrait bien être le catalyseur qui définira la trajectoire des marchés pour le reste du mois.