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06/01/2021 - Général

Banque mondiale et croissance : vaccin et réformes sont la clé

Ce mardi, la Banque Mondiale a dressé de nouvelles estimations pour 2021 tout en mettant en avant les incertitudes qui pèsent sur ses perspectives.

Des perspectives moins optimistes

L'institution prévoit désormais 4% de croissance en 2021 contre 4,2% en juin dernier. Ce changement intervient suite au nombre croissant de cas de Coronavirus (Covid-19) et donc aux restrictions qu’ils entraînent, dues aux mesures barrières, pénalisant l’économie. Par ailleurs, les nouvelles variantes du Covid détectées au Royaume uni et en Afrique du Sud font craindre des mesures de plus grande ampleur.

Une facture pour 2020 moins lourde que prévue

Pour 2020, la facture est moins importante que prévu : -4,3% contre -4,5% attendu. Il ne faut pas oublier les efforts des gouvernements pour endiguer cette crise par ailleurs (chèques aux Etats Unis ou chômage partiel en Europe) ni les injections des banques centrales à des niveaux historiques.

Un constat qui ne surprend plus personne

En effet, l'institution nous annonce que les revenus publics comme privés ont diminué de façon “considérable” pour reprendre ses termes. L'institution évoque par ailleurs des niveaux de chômage, d’importantes vagues de licenciement, ou encore de forts impacts sur le pouvoir d’achat…

Des conséquences pas seulement à court terme

L’impact de plus long terme qui doit nous interroger concerne les pays émergents. En effet, selon la Banque Mondiale cette crise va réduire à néant dix années de progrès du revenu par habitant pour un quart des pays émergents en développement. Par ailleurs, l'institution souligne également que cette même partie de la population va passer dans la grande pauvreté, aura de grandes difficultés à s'adapter à l'économie post covid et donc à retrouver un emploi. Sans oublier qu’elle aura difficilement accès aux services de santé et donc à la vaccination. Qui a dit que l’année 2021 serait meilleure?

Pas tous logés à la même enseigne

Chaque zone ne verra pas le même rebond de l'économie en 2021 :

US : 3,5% contre -3,6% en 2020

Zone Euro : 3,6 contre -7,4%

Japon : 2,5% contre -5,3%

Chine : 7,9% contre -2,6%

Par ailleurs l'institution est inquiète des niveaux d'endettement notamment des émergents et pays en développement. Petite dédicace à la Chine qui détient 65%de la dette des pays dits “à faibles revenus”.

Les acteurs attendus au tournant

La banque n’hésite pas, d’ailleurs, à mettre le doigt où ça fait mal en indiquant que les responsables politiques doivent faire plus, d’une part, pour lutter contre la pandémie (campagne de vaccination, tests, capacités hospitalières…) et, d’autres part, pour mettre en place les réformes qui permettront le rebond annoncé, notamment en favorisant l‘investissement. Investissement qui pourrait être financé à taux bas grâce aux politiques ultra accommodantes des banques centrales.

Pour terminer si rien n’est mis en place (mesures de relance et d'investissement trop faibles ou inexistantes, campagne de vaccination inefficace et/ou trop lente) la croissance de 2021 ne serait que de 1,6%. En revanche, dans le scénario parfait la croissance serait de 5%.

Vous aussi faites vos jeux.

Après les Etats, les Banques Centrales aussi sont scrutées de près

L’institution rappelle que les programmes de rachats d’actifs permettent de stabiliser les marchés dans les crises. Mais si, ces opérations mises en place par les banques centrales, se rapprochent d’un mode de financement déguisé des déficits budgétaires, alors l'indépendance des banques centrales pourraient être remise en question. Les conséquences pourraient être un affaiblissement des monnaies liées à ces programmes, “un désancrage des anticipations d’inflation”, ainsi qu'une augmentation de l’incertitude quant à la viabilité des dettes.

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