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06/03/2019 - Général

Et si l’économie était en haut de cycle ?

10 ans que la crise financière a eu lieu et depuis, les banques centrales ont injecté des milliers de milliards dans l’économie pour tout rebooster. Effet garanti avec des bourses mondiales qui se sont envolées sur des records historiques à travers le monde. Depuis cette date, la croissance en Chine a été de +139%, Aux Etats-Unis à +34% … et en Europe à -2%. Et les banques centrales ont déjà relevé leurs taux pour éviter que l’inflation ne soit trop importante alors que l’économie mondiale s’est redressée. Mais du coup, ne sommes-nous pas « déjà » revenus en haut de cycle économique ?

Les cycles économiques

Les cycles économiques sont comme des montagnes russes avec des délais plus ou moins longs. Tu connais très certainement ce graphique avec les phases de croissance, de crise, de récession et de reprise qui perpétuent dans le temps.

les cycles économiques

Il y a en effet trois éléments qui sont liés entre eux et qui jouent justement sur ces cycles : l’économie, les banques centrales et les marchés financiers.

Tous agissent sur les uns et les autres tel un trio inséparable.

L’économie va avoir un impact sur les marchés financiers alors que les banques centrales sont là justement pour réguler l’économie au travers des taux directeurs et autres mesures de politiques monétaires. Enfin, les marchés réagissent que ce soit sur les devises et les actions (et donc les indices) en fonction de l’économie et des mouvements des banques centrales.

En récession, les banques centrales baissent leurs taux directeurs voire agissent au travers de Quantitative Easing pour relancer la dynamique et les marchés baissent. En phase de reprise, ces baisses de taux relancent les emprunts des entreprises et dépensent pour que l’économie reparte. En phase de croissance, l’économie est en rythme de croisière, le chômage est bas, la croissance économie bien présente, les taux des banques centrales sont remontés et les QE arrêtés pour éviter une surchauffe notamment de l’inflation. Enfin, lorsqu’il y a surchauffe, une confiance au plus haut et que les taux sont au plus haut et que les banques centrales sont moins accommodantes, retour en marchés baissiers avec des croissances qui baissent voire une entrée en récession économique.

Haut de cycle ou pas ?

La question se pose puisque les banques centrales commencent à avertir sur les risques de croissance, que les chiffres économiques ont montré (presque) partout une très belle dynamique.

Actuellement, le chômage aux US est à 4%, la croissance environ +3% en 2018 et l’inflation est à 1.6%. Le taux directeur de la FED se situe entre 2.25% et 2.5%. Et l’état fédéral américain s’est lourdement endetté pour relancer la machine avec désormais 22 000 milliards de dollars de dettes liées à l’allègement fiscal, aux hausses de dépenses et au vieillissement de la population.

En conséquence, la FED et la BCE notamment ont arrêté leur QE et ont remonté leur taux directeur. La FED a même annoncé qu’elle ne pense pas les relever en 2019 au vu des prévisions plus modestes que prévues. On est donc probablement vers une fin de hausse des taux avec même de la part de la BCE, le lancement de TLTRO (Targeted Long Term Refinancing Operations) qui consiste à des opérations de refinancement de long terme pour stimuler les crédits en faveur des acteurs économiques.

Sur les marchés financiers, après une frayeur fin 2018, les indices sont quasi sur leurs plus hauts historiques pour certains, d’autres moins en forme en fonction de l’anticipation des opérateurs sur chaque classe d’actifs et zone géographique. Quelques sursauts de volatilité se ressentent avec des tensions au travers du conflit commerciale Etats-Unis et Chine, du Brexit ou encore de la croissance chinoise.

Cela pourrait donc bien ressembler à un haut de cycle économique.

Conséquences sur les marchés financiers

Attention toutefois, car même si l'économie est en haut de cycle potentiel, cela ne signifie pas marchés baissiers. Car les phases de cycles sont longues et peuvent durer des mois, voire des années. Mais le contexte actuel de tensions sociales et géopolitiques notamment pourraient entrainer plus de périodes de volatilité. Et qui dit volatilité, ne signifie en rien pour le moment : marchés baissiers.

Ce qui risque donc de se passer, si l’on est bien en haut de cycle, ce sont des ré-allocations d’actifs. Les investisseurs se délestent des dossiers tendus qui ne donnent que peu de visibilité, au profit de classes d’actifs plus sécurisantes que ce soit sectoriel ou géographique. Et au contraire, les mauvais dossiers et les mauvaises nouvelles risquent d’être mal interprétées voire sur interprétées. Des couvertures de portefeuille pourraient alors avoir lieu sur les indices.

Pour le moment, tout va bien, les indices montent, les hausses de volatilité sont rapides et sans impact sur la tendance de fond haussière. Mais il faudra désormais être attentif et réactif si les banques centrales commencent à douter de l’économie qui se porte bien jusqu’à présent (merci aux QE) alors que les perfusions monétaires ont été stoppées, que les dettes sont exorbitantes et que les marchés boursiers sont encore quasiment toujours sur leurs plus hauts.

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