05/07/2016 - Pédagogie
La corrélation entre indices a disparu
A cause du Brexit notamment, la corrélation entre indices n’existe plus. Elle l’était déjà beaucoup moins depuis que la guerre des devises avait lieu alors que ces dernières règnent en maitres pour déterminer la sous/sur performance d’un indice par rapport à un autre. Et qui décide en grande partie de la direction des devises : les banques centrales. En l’occurrence, les indices à Wall Street restent clairement dominateurs, beaucoup moins en Zone Euro alors que l’un des plus faibles reste le Nikkei. L’indice FTSE lui explose seul ses plus hauts !
Wall Street
Les indices américains après cette frayeur du Brexit ont déjà rattrapé tout leur retard et ne sont plus qu’à quelques encablures de leurs plus hauts historiques.
L’indice S&P500 certes se heurte à cette fameuse résistance qui semble infranchissable des 2130 pts, mais qu’est-ce qu’il l’en empêchera de les franchir avec à la clé certainement beaucoup d’ordres d’achat en attente de tous ceux qui ont encore beaucoup de Cash. 2040 pts reste la zone support clé de ces prochaines semaines voire mois alors que seule la rupture des 1810 pts mettrait en péril la tendance de Long terme haussière. Autant dire que ce n’est pas demain la veille !
L’indice Dow Jones est bien évidemment dans la même situation, toujours dans ce canal ascendant Weekly. Pas d’alerte majeure tant que les 16000 pts ne seront pas enfoncés pour enrayer la dynamique de long terme. A moyen terme, c’est 17 000 pts qui devront être préservés.
Donc dans le contexte actuel, l’inscription des nouveaux plus hauts historiques reste notre scénario privilégié à Wall Street. Bien évidemment, cette semaine auront lieu les publications ADP et NFP avec une réunion du FOMC mercredi soir. Est-ce que la FED va revoir à plus tôt sa hausse des taux alors que le Brexit a été voté ? Que les chiffres macroéconomiques ne sont pas exceptionnellement bons ? Sans doute que non, et en l’absence de surprise cette semaine, la tendance de fond devrait se poursuivre.
Zone euro
CAC 40 et DAX ont tous deux été perturbés avec ce Referendum dont le résultat était finalement inattendu. Le temps de faire tourner la tête des investisseurs, des plus prudents jusque-là pour leur permettre de revenir sur des dossiers à bon compte qui ont perdu plusieurs dizaines de pourcents pour certains, de reconstituer les portefeuilles et laisser finalement intacts tous les supports Daily qui étaient simplement les plus bas annuels. Ces derniers n’ont même pas cédé alors qu’on aurait clairement pu s’attendre à une véritable purge sous ces zones clés !
Ce rebond en quelques jours Post-Brexit laisse désormais place à un range Daily sur CAC et DAX qui tous deux devront s’affranchir de leurs MM20 Daily respectives et ainsi considérer que le mouvement de déception et d’inquiétude après le Brexit soit oublié. Sauf que ce n’est pas le cas, raison pour laquelle nous resterons plus que prudents sur les achats Moyen terme et Swing sur ces indices-là.
Au contraire, on pourrait même exploiter leur faiblesse par rapport aux US pour passer vendeur sur ces derniers et rester acheteurs aux US.
Le CAC40 devra donc passer les 4300 pts ces prochaines semaines, et ne pas sombrer sous 3900 pts sous peine d’assister cette fois à une véritable tendance de fond baissière. Nous rappelons qu’il est dans un range de moyen terme entre 4600 et 3900 pts après la sortie par le bas d’une tendance de fond haussière.
En effet, avant de passer d’une tendance affirmée à une autre, il y a toujours une phase de neutralité et d’observation, comme c’est le cas finalement depuis des mois.
L’indice DAX lui, moins soumis aux aléas du secteur bancaire comme le CAC 40, surperforme légèrement son homologue français. Là aussi en range de moyen terme entre 10400 et 8800 pts, il est phase de neutralité à moyen terme qui risque durer des mois.
Par conséquent, plutôt que d’anticiper dans quel sens il en sortira, mieux vaut privilégier les achats proche de la borne basse, des ventes proche de la borne haute avec des stops et donc des invalidations de stratégies évidentes.
La notion de sousperformance de la Zone euro provient du fait que l’euro reste relativement fort par rapport au dollar US notamment. La politique ultra accommodante de Mario Draghi, président de la BCE, n’a pas provoqué de tendance baissière forte sur la paire Euro Dollar. Au contraire, la paire reste ferme, non loin finalement de la borne haute de la phase de consolidation dans laquelle elle évolue depuis un an et demi maintenant ! Et cette vigueur de l’euro pèse clairement sur la compétitivité de nos entreprises exportatrices.
FTSE
Panique vendeuse Post-Brexit, panique acheteuse quelques jours plus tard ! Le FTSE a certainement nettoyé beaucoup de certitudes alors qu’il n’a finalement même pas rallié ses plus bas annuels qui étaient à 5500 pts. Puis les plus hauts annuels ont été explosés alors que l’indice était dans un range depuis 9 mois.
6400 pts sera la zone clé à surveiller sous laquelle tous les acheteurs depuis devront reconsidérer leurs positions et une nouvelle entrée en range comme pour ses homologues de la zone euro.
Le FTSE a profité de la chute considérable de la livre Sterling qui elle ne donne absolument pas de signal de reprise ou de rebond technique. Et cette situation pourrait durer des semaines voire des mois tant que les marchés n’auront pas plus de réponses au manque de visibilité sur la suite des évènements au Royaume-Uni et de ses conséquences sur l’union européenne, ou le reste du monde. De toute évidence, la BoE mettra tout en œuvre pour « sauver » l’économie quitte à injecter des centaines de milliards de Livre Sterling, à l’image de ses homologues FED, BOJ et BCE.
Nikkei
A l’inverse même de la Livre Sterling et de la situation du Royaume-Uni, le Japon souffre d’un Yen toujours plus fort. L’euro contre Yen est à un plus bas depuis 2013, le Dollar US contre Yen au plus bas depuis 2014. Avant que la situation ne s’inverse, il faudra qu’au moins la Banque centrale du Japon intervienne une énième fois en proposant un nouveau QE, entre autres.
Cette force du Yen a d’autant plus été renforcée par la chute des indices. Cela reste une valeur considérée comme refuge. Et alors que les indices européens ont repris de leur vigueur, aussi faible soit-elle, les paires en Yen n’ont que peu suivi le mouvement.
Le Nikkei en souffre et lui reste collé sur ses plus bas annuels. Certes, tout comme tous les autres indices, ils n’ont pas été enfoncés après l’annonce du résultat du Referedum anglais, mais il est encore loin de sa MM20 Daily contrairement aux indices européens.
Attention donc à ce que les 14 800 pts, ne soient enfoncés ces prochaines semaines si bien évidemment la BoJ reste silencieuse. Et quand bien même la BoJ intervient encore, attention à ne pas céder tête baissée à une éventuelle panique acheteuse.
Pour le moment, aucun signal de reprise sur le plan technique même en Daily, puisque les 15800 ne sont pas franchis. C’est ce seuil qui sera important à franchir à court terme dans un premier temps pour reconsidérer notre position d’écart total d’achat de l’indice japonais.
Conclusion
Absence totale encore plus que précédemment de corrélation entre ces indices. Les plus expérimentés pourraient même envisager de se placer Long à Wall Street, Short Nikkei et short indices européens. Bien évidemment, ce plan pourrait être invalidé du jour au lendemain s’il y a changement important des discours et des actions des politiques monétaires des banques centrales.
Ce sont finalement elles qui entretiennent encore la direction sur les devises et donc sur les indices. La guerre des banques centrales est donc bien loin d’être terminée et il faudra composer avec elle, dans leur sens tout en restant réellement prudent sur d’éventuelles convictions fortes.
Nous pensons même que dans ce contexte, s’il dure, que les indices américains sont capables d’inscrire de nouveaux plus hauts historiques sans qu’en Zone euro, les plus hauts ne serait-ce qu’annuels soient franchis ! C’est la raison pour laquelle, mieux vaut déjà toujours rester réellement focalisé sur l’indice que l’on trade, ne pas attendre une confirmation d’un indice d’une autre zone géographique pour investir sur un autre, et au contraire, mieux vaut faire confiance, jusqu’à preuve du contraire, à cette notion de sur/sous performance, c’est-à-dire privilégier les achats sur les indices américains et les ventes sur les indices européens et japonais … là encore jusqu’à ce qu’une banque centrale en décide autrement.