30/07/2023 - Général
Les banques centrales en PLS !?
Nous avons vécu la semaine la plus chaude de l'été sur les marchés, avec des banques centrales très actives, le PIB américain et le chiffre de l'inflation aux États-Unis. En outre, les géants américains, les GAFAM, ont également publié leurs rapports. Qu'avons-nous appris, où en sommes-nous dans le monde, et quels sont les prochaines étapes à suivre ? À la fin de cet article, je vous propose un rendez-vous à ne pas manquer. Que vous soyez à la plage, chez vous ou au travail, c'est parti pour notre débrief hebdomadaire.
Sur le plan macroéconomique, la semaine a commencé par les PMI, ces fameux sondages auprès des directeurs d'achat, qui, à une exception près, étaient inférieurs à ce que nous attendions. Cela montre un certain pessimisme de la part des acteurs économiques sur le terrain. Le ralentissement de la zone euro s'est aggravé au troisième trimestre. Le PMI du secteur manufacturier européen est tombé à son plus bas niveau depuis 38 mois, avec la baisse de la demande entraînant la plus forte baisse des commandes manufacturières depuis 2009. Même le secteur des services a subi sa première baisse des commandes depuis sept mois. Cela donne l'impression que nous nous dirigeons vers une période de difficultés.
Du côté des banques centrales, la Réserve fédérale américaine (FED) a, comme prévu, augmenté ses taux à 5,5%. Le discours de Jerome Powell a été, disons-le, assez bref. Pour mettre les choses en perspective, il s'agit de la 11e hausse des taux de la Fed depuis mars 2022, et Powell ne pense pas baisser les taux avant 2024. Il note une forme de refroidissement plutôt sain, sans manifester d'optimisme excessif. Le scénario principal n'est pas une récession aux États-Unis d'ici la fin de l'année, ce qui réduit ce risque selon Goldman Sachs de plus de 30% à 20%.
Par la suite, le PIB américain pour le deuxième trimestre a été publié, montrant une première estimation de croissance de 2,4% contre 1,8% anticipés par le marché.
La Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux directeurs pour la neuvième fois consécutive, à 4.25%, et en taux dépôt à 3.75 %, son plus haut niveau depuis l'année 2000. Elle est préoccupée par l'inflation qui pourrait continuer à monter à cause de la météo défavorable pour le secteur des céréales, et se montre également inquiète à court terme concernant les perspectives économiques. La BCE reprend la même ligne que la FED : les décisions sont prises en fonction des données disponibles.
Quant à la Banque du Japon (BoJ), malgré une inflation qui atteint 3,3 %, supérieur à celle des États-Unis, pour la première fois depuis huit ans, elle n'a pas augmenté ses taux directeurs. Cependant, elle a assoupli les contrôles sur son marché obligataire, en proposant d'acheter les obligations d'État à 10 ans si les taux dépassent 1%, et non plus 0.5%. Elle laisse donc une marge de négociation plus large pour les rendements. Alors pourquoi la BoJ n'a-t-elle pas augmenté ses taux et que le Japon reste le seul pays au monde à avoir des taux d'intérêt négatifs à -0.1% alors que l'inflation augmente ? La réponse est qu'elle souhaite s'assurer que cette inflation va perdurer. C'est donc une situation à surveiller dans les prochaines semaines.
Jusqu'ici, les marchés ont oscillé toute la semaine entre la mauvaise nouvelle en zone euro, la mauvaise publication de LVMH, une part importante de l'indice CAC 40 qui a provoqué une baisse de 2% de l'indice parisien en milieu de semaine, et un excellent PIB américain qui a fait monter l'ensemble des indices. Cette incertitude nous a poussé à maintenir une position défensive en Europe, tandis qu'aux États-Unis, nous gardons le cap.