18/05/2025 - Général
Les bonnes nouvelles s’enchaînent… mais jusqu’à quand ?
Une semaine sous le signe de l'optimisme
Les marchés financiers ont entamé la semaine sur une note positive, portés par plusieurs nouvelles encourageantes. L'élément déclencheur a été la conclusion des entretiens entre les États-Unis et la Chine concernant les droits de douane. Alors que des augmentations drastiques avaient été initialement annoncées (jusqu'à 145%), l'issue des négociations a abouti à des mesures beaucoup plus modérées : seulement 30% pour les produits chinois importés aux États-Unis et 10% pour les produits américains importés en Chine. Cette modération a été perçue comme un soulagement par les marchés.
En conséquence de cette détente, Goldman Sachs a revu à la baisse ses prévisions de récession pour les États-Unis, passant de 45% à 35% de probabilité. Cette révision s'inscrit dans une tendance plus large où plusieurs institutions financières ont complètement abandonné leurs prévisions de récession américaine pour l'année en cours.
Données économiques encourageantes
Le chiffre d'inflation aux États-Unis est ressorti meilleur que prévu, à 2,3% contre 2,4% attendu. L'indice des prix à la production a également surpris positivement avec une baisse de 0,5% alors qu'une hausse était anticipée. Ces données ont renforcé la conviction des investisseurs que la Réserve Fédérale dispose désormais d'une marge de manœuvre pour réduire ses taux directeurs, avec des attentes de deux à trois baisses d'ici la fin de l'année.
Ces perspectives de baisse des taux ont favorisé une dépréciation du dollar américain et une hausse des actifs risqués. Cependant, il faut noter que certains indicateurs économiques sont moins encourageants, comme les ventes au détail américaines (en hausse de seulement 0,1% hors automobile, contre 0,3% attendu) et la production manufacturière (en baisse de 0,4%), signalant potentiellement un ralentissement de la consommation et de l'activité industrielle.
Le cas UNH : un impact significatif sur le Dow Jones
Un événement marquant de la semaine a été la forte baisse d'UnitedHealth Group (UNH), la plus importante pondération de l'indice Dow Jones. L'entreprise a publié une révision à la baisse de ses perspectives, accompagnée de la démission de son PDG pour "raisons personnelles" et de suspicions de fraude. L'action a chuté de 17% en une journée, puis de 1% le lendemain, avant de plonger de nouveau de 20% la séance suivante. Cette dégringolade a pesé significativement sur le Dow Jones, créant une sous-performance par rapport aux autres indices américains comme le S&P 500 et le Nasdaq.
Autres actualités importantes
Plusieurs autres éléments ont marqué la semaine :
- Un accord de 600 milliards de dollars entre les États-Unis et l'Arabie Saoudite
- Une baisse des cours du pétrole, l'Arabie Saoudite ayant annoncé son intention d'augmenter sa production
- Une baisse de 5% du bénéfice net d'Aramco
- L'annonce par UPS d'une réduction de 20 000 emplois, en partie due à la diminution des expéditions pour Amazon (qui a par ailleurs signé un contrat avec FedEx)
- 6 000 suppressions de postes chez Microsoft, représentant 3% de ses effectifs mondiaux
- Une augmentation prévue des prix des iPhone pour les prochains modèles
- Une hausse des défauts de paiement chez les étudiants américains (8% des prêts en souffrance depuis 3 mois)
- La suppression de 32 000 emplois sur un an parmi les entreprises composant l'indice allemand DAX
Analyse technique des indices
S&P 500
L'indice est repassé au-dessus des moyennes mobiles (MM) 20 et 50 en données hebdomadaires, évitant ainsi un croisement baissier qui aurait pu présager un marché négatif sur plusieurs semaines. L'action du prix montre une forte impulsion haussière suite à la publication des chiffres d'inflation, validant une stratégie d'achat sur les replis.
Dow Jones
Malgré la pression exercée par UNH, l'indice est en train de réintégrer une importante zone de résistance. Il affiche toutefois une sous-performance par rapport au S&P 500, ce qui a conduit certains traders à prendre des bénéfices autour des 42 100 points, puis à vendre à nouveau vers 41 800 points.
Nasdaq
L'indice technologique repasse au-dessus de la zone de résistance des 20 000 points, confirmant la solidité du marché technologique.
Indices européens
Les indices européens continuent de faire preuve d'une grande force, avec le DAX allemand qui atteint de nouveaux records historiques. Le CAC 40 reste bien orienté tant qu'il se maintient au-dessus des 7 800 points.
Devises et matières premières
L'euro-dollar évolue dans une zone de résistance majeure après une détente du dollar américain. Les cours du pétrole se sont stabilisés, l'OPEP ayant décidé d'augmenter sa production face à une anticipation de baisse de la demande.
Volatilité
L'indice VIX, qui mesure la volatilité implicite et donc le risque anticipé par les opérateurs sur le S&P 500, est en repli, signalant une diminution de l'aversion au risque.
Le marché des cryptomonnaies
Le marché des cryptomonnaies reste globalement bien orienté. Des cryptos comme Avalanche (AVAX), Solana et Terra évoluent positivement, conservant leurs moyennes mobiles en données 4 heures. Le Total 3 (capitalisation des altcoins) montre des signes de sortie par le haut d'un canal baissier, bien qu'une phase de consolidation de plusieurs semaines soit possible avant une nouvelle impulsion haussière.
Conclusion et perspectives
Pour la semaine à venir, tant que les indices ne montrent pas de signes de dégradation technique, la stratégie privilégiée reste l'achat sur repli. Il convient toutefois de rester vigilant et de placer des zones d'alerte qui permettront d'ajuster sa stratégie en cas de retournement.
La divergence entre les bonnes nouvelles sur l'inflation et certains indicateurs économiques plus faibles (ventes au détail, production manufacturière) mérite une attention particulière. De même, les suppressions d'emplois annoncées par plusieurs grandes entreprises pourraient signaler des difficultés sous-jacentes malgré l'optimisme général des marchés.
Pour les traders et investisseurs, il est recommandé de privilégier les achats sur les actifs montrant le plus de force relative, tout en maintenant des niveaux d'invalidation clairs pour limiter les risques en cas de retournement du marché.