Partager:

24/05/2017 - Général

Les indices à long terme donnent le vertige, mais …

Tout va bien, depuis des semaines, des mois, des années sur les marchés boursiers … Même pas peur du Brexit, de l’élection de Trump et de ses dernières gaffes notamment vis-à-vis de la Russie. La FED relèvera à priori ses taux le 14 juin, le dollar US se replie quand même profitant à l’avenir pour les entreprises exportatrices US … bien que la montée du dollar ces derniers mois n’a absolument pas entaché les résultats d’entreprises. Ces dernières au sein du S&P500 ont affiché une hausse de 15.2% de leur croissance de résultats pour le T1, la plus forte hausse depuis 6 ans ! Bref, que demander de plus ?

Le PE Ratio SP500 qui était sous 15 en 2011/2012 pouvait en effet justifier d’une reprise globale des indices sous couvert d’une reprise des bénéfices et de leurs estimations pour les années à venir. En effet, ce dernier est de nouveau au-delà de la zone des 25, ce qui n’avait jamais était le cas sauf durant l’an 2000 ou en mai 2009. La moyenne historique du PE Ratio se situe autour de 14.65.

Mais ce nombre ne permet pas à lui seul de justifier une phase de consolidation voire de correction des marchés. En effet, on le voit dès qu’une consolidation se met en place, un afflux de liquidité arrive sur le marché pour acheter tout et n’importe quoi à bon compte comme si un repli de 1 ou 2% des indices était l’opportunité du siècle. Même la bourde de Trump ce mois-ci, a fait trembler la planète faisant craindre la fin de son mandat avant même la fin de l’année … Mais deux jours plus tard, c’est déjà oublié. Et cela n’est pas uniquement un phénomène à Wall Street mais aussi en Europe.

Cela signifie qu’il faudra un véritable déclencheur macroéconomique, géopolitique ou autre … pour que la volatilité refasse surface, que des mouvements autres que des montées « en crabe » se poursuivent éternellement. Et comme nous allons le voir ci-après en passant en revue les principaux indices boursiers, il faut d’une part avoir véritablement confiance aux banques centrales qui depuis des années soutiennent clairement (que ce soit artificiellement ou non) les marchés et également à la poursuite des croissances d’entreprises dans une économie mondiale où tout est beau dans le meilleur des mondes.

(Et si toutefois vous n’aviez pas déjà lu cet article, n’oubliez pas que même à Wall Street, les arbres ne montent pas au ciel … )

Tous les graphiques ci-dessous sont en données mensuelles, permettant d’avoir une vision plus long terme de la situation technique des indices (sauf l’indice VIX qui est en données journalières)


L’indice CAC40, qui en comparaison avec les autres indices qui vont suivre n’intègre pas les dividendes, a rallié d’un point de vue technique cette oblique descendante qui date de 2000. La zone des 5300 points correspond également à une résistance horizontale testée en 2015 et 2006. Pour le moment, tout va bien mais attention à un échec à franchir cette zone qui donnerait alors l’opportunité aux plus offensifs d’initier des shorts dans une optique moyen et ce, avec un timing inégalé depuis 2008 et surtout un niveau d’invalidation clairement identifié à l’aide des récents plus hauts.

Le CAC40 à long terme

Si l’on prend le CAC GR qui lui intègre les dividendes, qui permet par conséquent d’être comparé à ses homologues, alors là aussi, on remarque qu’il est à cet instant sur la borne haute d’un canal ascendant justifiant clairement prises de bénéfices dans un premier temps avant d’évoquer des prises de positons vendeuses.

La question qu’il faut se poser est surtout : est-ce le bon timing pour passer à l’achat à Long terme sur le CAC40 dans la zone de cours actuelle ? Je pense que vous connaissez mon avis sur la question avec ces deux graphiques.

L’indice DAX lui est dans la même situation, sur des records historiques mais par contre sans réelle résistance oblique notamment. Par conséquent, la condition pour justifier des prises de profit appuyées, serait d’un point de vue technique un retour sous les 12300 pts, précédente résistance datant de 2015.

L’indice IBEX, en Espagne, est également sous une oblique baissière à l’image de l’indice CAC40. Pour le moment, pas d’alerte baissière mais au moins la possibilité d’une stabilisation sous ce seuil clé. L’alerte baissière viendrait d’un retour sous la zone des 10900 pts qui indiquera soit la formation d’un DOJI (hésitation sous un objectif technique traduisant l’incertitude du marché), soit un avalement baissier de la précédente bougie (tout dépend de la clôture de la bougie du mois de mai).

L’indice FTSE 100 est proche d’un objectif clé, borne haute d’un canal ascendant en provenance de 2009. 7600 pts semble un bel objectif après 2000 pts de hausse continue lorsque le BREXIT a été validé par REFERENDUM. Le signal baissier viendrait de la rupture des 7000 pts.

L’indice NIKKEI a réalisé » plusieurs mèches hautes en mensuel sur les 17 600 pts. A suivre donc s’il arrive à s’en affranchir enfin ou si pour la 5 ème mois depuis décembre 2016, c’est le point de sortie des investisseurs. Le signal baissier est à suivre si sous 19000 pts voire 18600 pts.

A Wall Street, commençons par l’indice VIX qui a été propulsé dernièrement par les inquiétudes autour de Trump. Le VIX a étonnamment rallié cette oblique baissière en Daily, déjà testée maintes fois depuis 2016. C’est délicat d’anticiper quoique ce soit avec de l’analyse technique sur l’indice VIX mais au moins, on pourra surveiller de près la zone des 16% qui sera le seuil à ne pas franchir et qui validerait donc un retour anomal de la volatilité et donc d’un repli conséquent des marchés sur des échéances plus longues.

Ensuite, voyons le Dollar INDEX qui ci-dessous est calculé de manière équipondérée du dollar US contre euro, livre Sterling, yen et dollar australien. Il se replie certes, mais reste particulièrement haussier. Beaucoup estiment que son repli va provoquer une accélération haussière des indices US … et pourtant, depuis des années, et notamment l’arrêt du QE de la FED, il n’a fait que grimper n’empêchant les entreprises du S&P500 d’afficher 15% de croissance des revenu le trimestre dernier et d’entrainer les indices US sur des records historiques. Alors certes, les analystes pourraient justifier une nouvelle hausse de Wall Street par une baisse du dollar US mais je préfère m’attacher plutôt à ce que le dollar US représente la confiance des investisseurs au marché américain.

L’indice S&P500 stagne sous les 2400 pts depuis des mois sans passer cette étape. Certes, cela n’est pas suffisant pour signaler une alerte baissière, mais force est de constater que l’essoufflement se fait sentir. A suivre donc les 2320 pts en alerte baissière et la sortie effective des 2400 pts qui devra être certainement couplée à un véritable catalyseur haussier.

L’indice Dow Jones lui présente une configuration technique plus intéressante en données mensuelles car proche de la borne haute d’un canal ascendant. Ce canal date de 2009 et la zone des 21 000 est l’équivalent des 2400 pts pour l’indice S&P500. Le signal baissier serait donné sous les 20 300 pts et aurait pour conséquence de remettre sur la table la possibilité d’un repli jusque vers la borne basse, soit 19000/18200 pts.

En conclusion, je n’ai pas de boule de Crystal pour savoir si les indices vont continuer éternellement leur ascension au-delà des cieux, ou s’ils ne sont plus très loin de marquer un point haut à long terme. Les tendances sont indiscutablement haussières, les alertes baissières sont instantanément invalidées, et rien à priori ne plaide en faveur d’un repli, autrement que l’absence de nouveaux catalyseurs haussiers ou de niveaux de valorisation excessifs. Sur le plan technique, comme nous venons de le voir en données mensuelles, tous (ou presque tous) les indices flirtent avec des niveaux historiques ou techniquement majeurs.

Je doute par conséquent de l’efficacité d’un plan de Trading long terme qui consiste à passer à l’achat maintenant sur ces niveaux … Je suis donc soit en attente d’un signal baissier pour passer short sur des unités de temps longues, soit je privilégie l’intraday malgré le fait que la volatilité soit peu présente. Car de cette manière, d’une part je ne me mets pas en face de ce mouvement haussier, je patiente que l’heure soit venue de corriger et d’autre part, je ne risque pas d’être passé long en mode « Buy and hold » sur ces niveaux dans l’espoir qu’à la moindre secousse, les marchés aient ad vitam aeternam la capacité de tout retracer à la hausse instantanément.

2024 © IVT - tous droits réservés