Négociations USA-Chine: Impact Boursier

Selon les rapports de plusieurs médias, la Chine et les États-Unis se réuniront en Suisse les 10 et 11 mai 2025 pour entamer des négociations commerciales, marquant le premier engagement officiel entre les deux puissances économiques depuis l'imposition par Donald Trump de droits de douane de 145% sur les produits chinois et la riposte de Pékin à hauteur de 125%, une situation que le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent qualifie d'"équivalent d'un embargo".

Positions de négociation des deux parties

La Chine aborde ces négociations avec une position ferme, déclarant qu'elle "ne sacrifiera pas sa position de principe" et "défendra la justice".

Pékin exige que Washington reconnaisse "le grave impact négatif des droits de douane unilatéraux" et met en garde contre toute tentative de "contraindre et faire chanter la Chine sous le couvert de discussions". Le ministère chinois des Affaires étrangères a clairement établi que "si une solution négociée est vraiment ce que veulent les États-Unis, ils doivent cesser d'exercer des menaces et pressions".

Face à cette posture inflexible, Scott Bessent, ministre américain des Finances, adopte un ton plus conciliant tout en restant pragmatique. Il exprime son désir de "mener des discussions productives dans l'optique de rééquilibrer le système économique international", mais tempère les attentes en précisant qu'il vise une simple "désescalade" plutôt qu'"un grand accord commercial". Cette rencontre s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes, marqué par une augmentation progressive des droits de douane depuis février 2025, atteignant désormais 145% du côté américain et 125% du côté chinois.

Impact sur les droits de douane

L'escalade des droits de douane entre les États-Unis et la Chine a atteint des niveaux sans précédent depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Débutant en février 2025 avec une première taxe américaine de 10% sur les importations chinoises, la situation s'est rapidement détériorée pour culminer à des taux vertigineux : 145% côté américain et 125% côté chinois en avril 2025.

Cette guerre tarifaire s'est déroulée par paliers successifs, chaque partie répondant aux mesures de l'autre dans une spirale d'escalade commerciale.

Les économistes s'accordent à dire que ces niveaux sont économiquement intenables et représentent "l'équivalent d'un embargo" selon Scott Bessent.

Les négociations prévues en Suisse visent donc prioritairement une désescalade de cette situation explosive qui menace de provoquer une récession non seulement dans les deux pays concernés mais potentiellement au-delà de leurs frontières. L'enjeu principal des discussions sera d'établir un cadre permettant de réduire progressivement ces barrières commerciales tout en préservant les intérêts stratégiques de chaque partie, notamment concernant les produits sensibles comme les terres rares, les semi-conducteurs ou les technologies avancées.

Réaction des marchés boursiers

Les marchés financiers ont réagi positivement à l'annonce des négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine. Les contrats à terme sur le S&P 500 ont bondi d'environ 0,9%, tandis que le Hang Seng de Hong Kong a progressé de 1,7% en milieu de matinée.

Cette réaction favorable s'explique par l'espoir d'une désescalade des tensions commerciales, comme l'a suggéré le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent en déclarant : "Mon sentiment est qu'il s'agira d'une désescalade".

Parallèlement, la Chine a annoncé des mesures de relance significatives pour soutenir son économie face aux pressions commerciales, notamment une baisse de son taux de prise en pension à sept jours de 10 points de base à 1,40% et une réduction du ratio des réserves obligatoires (RRR) de 50 points de base, libérant ainsi 1.000 milliards de yuans (138 milliards de dollars) de liquidités.

Ces mesures préventives visent à renforcer l'économie chinoise avant les négociations, car comme l'a souligné Xing Zhaopeng, analyste chez ANZ, "l'économie nationale doit être suffisamment forte avant que la Chine n'entame des négociations commerciales prolongées". Malgré cet optimisme initial, les marchés restent prudents, les gains ayant été partiellement effacés au cours de la séance asiatique, reflétant l'incertitude quant à l'issue des pourparlers.

Bertola Ludovick