Trump prévoit de nommer Michelle Bowman au poste de superviseur principal des banques de la Fed

Le président Donald Trump envisage de nommer Michelle Bowman, actuellement gouverneure au sein de la Réserve fédérale (Fed), au poste stratégique de superviseur principal des banques, selon des sources proches de l’administration. Si cette nomination se concrétise, Bowman remplacerait Michael Barr, qui occupe cette fonction depuis juillet 2022. Ce choix marquerait une nouvelle étape dans l’agenda économique de Trump, axé sur la déréglementation et le soutien aux institutions financières, grandes et petites.

Michelle Bowman, ancienne banquière du Kansas et figure reconnue dans le secteur des banques communautaires, siège au conseil des gouverneurs de la Fed depuis novembre 2018. Nommée initialement par Trump lors de son premier mandat, elle s’est distinguée par ses prises de position en faveur d’une régulation moins lourde pour les petites et moyennes institutions bancaires. Sa nomination à ce poste clé, qui supervise la conformité et la stabilité des grandes banques américaines, pourrait refléter une volonté de réorienter les priorités de la Fed vers une approche plus favorable au secteur financier.

Un virage vers la déréglementation

Cette décision intervient dans un contexte où l’administration Trump cherche à démanteler certaines des règles instaurées après la crise financière de 2008, notamment celles issues de la loi Dodd-Frank. En tant que superviseur principal des banques, Bowman aurait un rôle déterminant dans l’assouplissement des exigences de fonds propres et des tests de résistance pour les grandes institutions financières, des mesures souvent critiquées par les républicains comme étant excessivement contraignantes. Parallèlement, sa connaissance approfondie des banques communautaires pourrait accélérer les fusions et acquisitions dans ce segment, permettant à ces établissements de mieux concurrencer les géants du secteur.

Les analystes estiment que cette nomination pourrait également signaler une Fed plus alignée sur les priorités économiques de Trump, notamment la stimulation de la croissance par une réduction des contraintes réglementaires. Toutefois, certains experts mettent en garde contre les risques d’une supervision allégée, soulignant que des règles moins strictes pourraient fragiliser la résilience du système bancaire face à une éventuelle crise future.

Un profil contrasté

Avant de rejoindre la Fed, Bowman a occupé des postes de direction dans des banques régionales et a travaillé comme conseillère auprès de responsables politiques républicains. Connue pour son pragmatisme, elle a souvent plaidé pour une régulation adaptée à la taille et à la complexité des institutions, une position qui pourrait séduire autant les défenseurs des petites banques que les partisans d’une déréglementation plus large. Cependant, son manque d’expérience directe avec les méga-banques comme JPMorgan Chase ou Citigroup pourrait susciter des interrogations quant à sa capacité à superviser efficacement ces mastodontes financiers.

Une ouverture potentielle pour les cryptomonnaies

La nomination de Bowman pourrait aussi avoir des répercussions significatives sur le marché des cryptomonnaies, un secteur que Trump a récemment embrassé après des années de scepticisme. En assouplissant les régulations bancaires, elle pourrait faciliter l’intégration des actifs numériques dans le système financier traditionnel, notamment en encourageant les banques à offrir des services liés aux cryptos, comme la garde de bitcoins ou le traitement des transactions en stablecoins. Bowman, avec son approche pragmatique, pourrait être plus encline à soutenir des cadres réglementaires flexibles pour les fintechs et les entreprises crypto, alignant ainsi la Fed avec la vision pro-innovation de l’administration Trump. Cependant, cela pourrait aussi raviver les inquiétudes des régulateurs traditionnels quant à la volatilité et aux risques de blanchiment d’argent associés à ces actifs, laissant présager un débat animé sur l’équilibre entre innovation et sécurité financière.

Si sa nomination est confirmée par le Sénat, Bowman deviendrait la première femme à occuper ce poste, un symbole fort dans un domaine historiquement dominé par les hommes. Reste à voir comment elle équilibrera les attentes de l’administration Trump avec les impératifs de stabilité financière qui incombent à la Réserve fédérale.