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15/02/2019 - Général

Les 3 points clés actuels sur les marchés boursiers

Quasiment 10% de hausse depuis le début de l’année 2019 pour les indices, presque 20% pour certains indices comme le Dow Jones depuis leurs plus bas de noël dernier … et la mécanique semble bien huilée. Hausse exagérée ? Mouvement tiré par les algo ? Excès de pessimisme fin 2018 ? Soutien de la FED qui plait aux marchés ? Les arguments fusent mais peu finalement l’avaient anticipé ... En tout cas, pas un rebond cette ampleur, décollé de la macro … comme si les raisons pour lesquelles beaucoup criaient au Bear Market fin 2018 avaient été effacées en l’espace d’un mois et demi, tout autant que les perspectives 2019 qui ne prévoyaient selon les professionnels, rien de bon pour les marchés, voire catastrophique pour les plus extrêmes. On est presque dans la schizophrénie ou au moins dans l’émotivité la plus complète depuis quelques semaines sur les marchés.

Voici en trois points : technique, macro et micro … les éléments clés de la semaine que j’ai relevé.

L’élastique se tend sur les indices

Tout d’abord, alors que beaucoup criaient au Bear Market fin 2018, finalement, la question est : les indices y étaient-ils vraiment ? En tous les cas, les indices US n’ont pas enfoncé leur MM50 mensuelle, garante d’une tendance de fond haussière depuis … 7/8 ans. Et de plus, on peut matérialiser cette tendance haussière par un canal ascendant sur le SP500.

Mais maintenant, sur quelques indices, des niveaux de résistances Daily sont atteintes, majeures et qui devraient être travaillées au moins quelques temps. Certes, aucun signal baissier n’est perceptible, et toutes les tentatives de correction ont échoué, mais la question en termes de Trading et d’investissement est le timing d’intervention à l’heure actuelle. Les marchés ont-ils la capacité d’aller rejoindre aussi facilement leurs récents plus hauts … annuels pour certains et historiques à Wall Street ?

Sur l’indice CAC40, on remarquera justement un petit canal ascendant, dont la rupture des 5000 points et de la borne basse de ce dernier, n’a pas donné lieu à de forte hausse de volatilité. Au contraire, ce canal a été réintégré et rapidement de nouveaux plus hauts ont été enregistrés. Sauf qu’il a ensuite ouvert en gap haussier avec ce que l’on appelle : un open en extrême. Et cette ouverture a eu lieu justement sur un niveau de résistance clé horizontal travaillé en fin d’année dernière.

Première réaction négative sur cette zone, mais il reste maintenant à confirmer cela par la rupture de ce canal ascendant bleu. Et tant que ce n’est pas le cas, la dynamique, même en données horaires, restera haussière … et cela reste indiscutable.

La question que vous devez vous poser, c’est le timing d’intervention dans la zone 5130/5150, selon l’unité de temps que vous choisissez. Voici mon point de vue :

  • Oui en Intraday/Scalping, les phases de hausse sont plus longues et plus intenses = achats privilégiés.
  • Non, en Swing/moyen terme, le timing d'achat n’est plus opportun dans la zone actuelle

D’autant que la micro et la macro ne sont pas aussi réjouissantes qu’il n’y parait.

Le chiffre de la semaine : les ventes au détail aux Etats-Unis

Conflit commercial entre les US et la Chine sur le point d’être résolu … que ce soit pour des raisons politiques ou non. Crise politique au Royaume-Uni avec le BREXIT. Situation économique mondiale peu favorable en 2019 … la macro n’est pas au top et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle, dernièrement, la réserve Fédérale américaine a indiqué marquer une pause dans ses relèvements de taux directeurs … preuve qu’elle se laisse une marge pour ne pas replonger les indices dans la tourmente. C’est Donald Trump qui doit être ravi (entre autres) !

Et cette semaine, les ventes au détail ont semé le trouble. Pas sur les marchés, mais sur la partie macro. Car visiblement, les marchés reviennent comme depuis 2009 où les mauvaises nouvelles étaient interprétées comme des bonnes. Car mauvaise nouvelle = le marché a sa dose d’assouplissement monétaire (merci la FED).

Donc les ventes au détail, même si ce n’est pas THE chiffre qui prédit l’avenir quant à la situation économique mondiale, est ressorti à -1.2%, soit le pire depuis juin 2010.

On verra la semaine prochaine si les minutes du FOMC laissent transparaitre quelques éléments supplémentaires.

Affaire à suivre pour les prochains éléments macro. Mais visiblement, les algo et Bullish s’en moquent, tout comme la semaine passée des derniers chiffres de la production industrielle allemande publiée à -0.4% et -1.9% le mois précédent (par exemple).

Les publications d’entreprise au top, mais pas les prévisions

70% des résultats d’entreprises ont été publiés sur le SP500. 13.3% de croissance de bénéfices pour le T4, mieux que les attentes de 10.9%, un chiffre qui avait été révisé à la baisse en décembre, à l’origine prévu à 12%. Et c’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les marchés avaient décroché. Et cela, dans la logique de la révision à la baisse générale des perspectives économiques aux Etats-Unis, en Europe et en Chine.

Sauf que, avec ces publications, viennent les prévisions. Et le marché price les prévisions de manière plus importante que les publications en elles-mêmes. Et donc 53 sociétés ont révisé à la baisse leurs prévisions contre 12 sociétés à la hausse.

Exemple : Caterpilar a dépassé de 15% les prévisions lors de sa publication. Sauf que pour 2019, elle s’attend à un marché stable sans augmenter son « capex ». En d’autres termes, ses dépenses d’investissement capitalisées au bilan. Et ce n’est pas une bonne nouvelle.

Mais d’autres comme Boeing a battu les prévisions de résultat de 20% et annonce un carnet de commandes chargé à bloc de plus de 400 milliards de dollars. D’ailleurs, regardez l’action BOEING : actuellement au plus haut de son histoire avec un nouveau record historique la semaine passée ! Awesome !

Nous avons des publications passées de bonne facture (comme on dit dans le jargon boursier), mais on sent la prudence globale avec des prévisions pas très démonstratives de la confiance pour 2019.

Donc même si les marchés ont déjà oublié le soit disant BearMarket dans lequel il était inscrit (si vous le pensiez alors c’était le plus rapide de l’histoire), même si les publications passées sont globalement bonnes … attention sur ces zones de résistances techniques car le marché a une mémoire (les algo aussi), et aux prévisions de résultats et aux futures publications macroéconomiques. La FED est en soutien, d’ailleurs ça n’étonnerait même plus qu’elle nous ressorte un QE si le besoin était, mais un moment donné les algo aussi se poseront la question s’ils n’achètent pas trop loin des moyennes sans vraiment de raison fondamentale (ou pas). Après, il est vrai que beaucoup (d’humains) sont restés sur le quai de ce mouvement haussier et du Cash est encore bien dispo dans les portefeuilles. Cela signifie que si les gérants admettent que fondamentalement et techniquement il faut acheter, alors ils ont la capacité de le faire, cela alimenterait encore un peu plus la dynamique haussière actuellement en place.

Mais il faut s’y résoudre pour le moment : les marchés ont toujours raison …

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