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31/07/2023 - Général

Newsletter#2

Dans cette nouvelle newsletter, nous explorons le record de l'indice Dow Jones qui enregistre 13 jours de hausse, un pic inédit depuis 1987. En dépit d'un climat économique peu rassurant, l'avidité domine les marchés financiers, une situation que nous analysons en détail. Nous décryptons également les tendances du marché, notamment le phénomène "d'englobante baissière", des indications techniques cruciales pour anticiper un retournement de tendance. Suivez notre analyse du CAC40 et de la volatilité actuelle, et découvrez notre stratégie en réponse aux décisions des banques centrales. Enfin, nous évoquons le marché des crypto-monnaies qui, contrairement aux marchés traditionnels, connaît une phase de latéralisation plus durable.

Macroéconomie : Tout et son contraire ??

En guise de mise en bouche cette semaine, les PMI - ces fameux sondages auprès des directeurs d'achat - étaient tous, sauf un, inférieurs à ce que l'on attendait. Ceci dénote un certain pessimisme des acteurs économiques sur le terrain. Le ralentissement de la zone euro s'est aggravé en ce début de troisième trimestre : le PMI du secteur manufacturier européen est tombé à son plus bas niveau depuis 38 mois. La baisse de la demande a engendré la plus forte baisse des commandes manufacturières depuis 2009. Même le secteur des services a subi sa première baisse des commandes depuis sept mois. On pourrait dire que “ça sent le sapin”.

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Les banques centrales se sont exprimées : la FED a augmenté ses taux comme prévu à 5,5%. Quant au discours de Powell, il a été succinct. Pour rappel, nous avons suivi son allocution en live sur Twitch, où nous sommes désormais presque 10 000 (n'hésitez pas à nous rejoindre) !

Discours de Powell : "Data dependent… Meeting by Meeting…"

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En six minutes chrono, c'était bouclé. Il n'en sait pas plus que nous, mais c'est surtout la 11e hausse des taux de la Fed depuis mars 2022. Powell ne pense pas baisser les taux avant 2024 et note une certaine solidité de l'économie, sans pour autant se montrer optimiste. Le scénario principal n'est pas une récession aux États-Unis d'ici la fin de l'année, ce qui réduit ce risque de 30% à 20% selon Goldman Sachs.

Effectivement, le PIB américain pour le deuxième trimestre a suivi. La première estimation montre une croissance de 2,4%, contre 1,8% anticipé par le marché.

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La BCE a relevé ses taux directeurs pour la neuvième fois consécutive à 4,25%, et le taux de dépôt à 3,75%, son plus haut niveau depuis 2000. Elle s'inquiète de l'inflation qui pourrait continuer à progresser à cause de la météo défavorable pour le secteur des céréales, et est également préoccupée à court terme par les perspectives économiques. Comme la FED, elle précise que la suite sera "Data Dependent".

Troisième banque centrale, la BoJ, n'a pas augmenté ses taux directeurs malgré une inflation atteignant 3,3% - supérieure à celle des États-Unis - pour la première fois en huit ans. Cependant, elle assouplit les contrôles sur son marché obligataire, proposant d'acheter les obligations d'État à 10 ans si les taux dépassent 1%, au lieu de 0,5% précédemment. Elle élargit donc sa marge de négociation en déclarant que 1% est une "référence" plutôt qu'une "limite rigide". Alors pourquoi n'a-t-elle pas augmenté ses taux et pourquoi le Japon reste-t-il le seul pays au monde à avoir des taux d'intérêt négatifs (-0,1%) alors que l'inflation augmente ? Parce qu'elle attend de voir si cette inflation va perdurer. Prudence donc, elle pourrait changer d'avis dans les prochaines semaines.

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Jusqu'ici, les marchés ont oscillé toute la semaine entre les mauvaises nouvelles en zone euro, la mauvaise publication de LVMH (qui pèse lourd dans l'indice CAC 40 et qui a provoqué une baisse de 2% de l'indice parisien en cours de semaine), et un excellent PIB aux États-Unis qui a fait grimper l'ensemble des indices. Ces va-et-vient impressionnants des marchés toute la semaine nous a incités à garder nos positions en Europe et aux États-Unis.

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Et puis, est arrivé l'indice d'inflation PCE aux États-Unis : vendredi à 14h30… le chiffre qui allait tout changer… qui allait nous donner de la visibilité… AH ZUT…en fait il ressort juste comme prévu : +0,2%.

Rendez-vous la semaine prochaine pour le NFP et l'inflation en Zone Euro… là c'est sûr, on en saura plus !

Microéconomie : Entre passé … et visibilité

Google, ou plutôt Alphabet, sa maison-mère, a publié son deuxième trimestre qui s'est révélé meilleur que prévu : un bénéfice net par action de 1,44 dollar contre 1,34 dollar attendu et un chiffre d'affaires de quasiment 75 milliards de dollars pour le trimestre, soit 2 milliards de plus que prévu. Le marché a adoré.

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Intel et Meta ont également publié des résultats supérieurs aux attentes.

En France, et c'est assez étonnant, ça me rappelle les publications de Tesla et Netflix de la semaine dernière. Malgré de bons résultats, le marché a surtout retenu que la direction n'a pas donné de "guidance", autrement dit de perspectives pour la suite. Tout comme moi quand j'ai le ventre vide, le marché est irritable quand il a faim. Le lendemain, le CAC40 a perdu plus de 2%.

Teleperformance a également déçu en avertissant sur ses ventes, avec des objectifs de croissance de chiffre d'affaires révisés de +8-10% à +6-8%. Cependant, l'entreprise confirme ses objectifs d'EBITDA.

Un peu TROP de record

Record depuis 1987, l'indice Dow Jones compte 13 jours de hausse.

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L'avidité est à son maximum face à des conditions économiques peu réjouissantes, mais le marché a toujours raison.

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Cette casquette bleue aux États-Unis, judicieusement choisie, nous a évité d'acheter avant cette grosse bougie rouge de jeudi, que l’on nomme "englobante baissière".

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Englobante : C’est quoi ?

Quand les cours ouvrent à la hausse par rapport à la veille, ce qu'on appelle un "Gap haussier", et qui est d'autant plus important qu'on ouvre au-dessus des plus hauts de la veille, et enfin qu'on termine la journée sous les plus bas de la veille, cela forme une "englobante baissière". Bien sûr, la figure inverse est possible, ce serait une "englobante haussière". Plus qu'un présage d'un renversement de tendance, c'est un changement de psychologie brutal qui donne un premier signal d'alerte. Ce signal d'alerte doit toutefois être confirmé le lendemain par une nouvelle rupture des plus bas de la veille. Sauf que, cette confirmation n’a pas eu lieu en fin de semaine.

Pourquoi on continue notre stratégie ?

Il n'y a pas de signe d'amélioration d'un point de vue économique, les banques centrales ont botté en touche, n'ont pas apporté de visibilité, et sont peut-être encore inquiètes vis-à-vis de l'inflation et des perspectives économiques à court terme. De plus, même si le marché ne baisse pas, il a beaucoup de mal à monter, et nous sommes en haut des ranges dans lesquels nous avons évolué pendant des mois.

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Comment ?

La volatilité cette semaine a été particulièrement violente dans les deux sens. Nous avons eu un mal fou à nous exposer plus que ce n'est le cas aujourd'hui. Le CAC40 a perdu 200 points en une journée, pour reprendre 200 points le lendemain, nous ramenant au même niveau que la semaine dernière. Alors nous avons bien fait de ne pas nous précipiter en renforçant tout de suite les ventes.

La Suite

La semaine prochaine, nous verrons comment les marchés digèrent les discours très plats des banques centrales. Nous appuierons plus fort sur le bouton rouge en cas de ruptures baissières journalières en Europe et si nous passons sous les plus bas de la semaine passée aux États-Unis. Voici quelques niveaux clés à garder en tête :

  • Nasdaq 15400
  • DowJones 35200
  • S&P500 4520

Le point Psycho : Stoïque

Parfois, il n'y a pas d'opportunités. Parfois, il faut laisser la volatilité agir, surtout lorsqu'il y a des décisions de banque centrale. Toujours, il faut lorsqu’il y a des décisions de banques centrales, laisser digérer le marché. C'est pour cela que malgré une baisse de 200 pts du CAC40, je n’ai pas renforcé le jour même, en attendant la réaction du marché le lendemain, et bien m’en a pris parce qu’on a tout retracé.

Toujours rester le plus stoïque possible que ce soit dans les phases de pertes que les phases de gain.

Crypto endormies

Nous restons en phase de latéralisation, avec très peu de dynamisme et de volatilité contrairement aux marchés traditionnels. Pas de décalage permettant de faire de nouvelles opérations que ce soit sur des replis importants, ou de nouveaux départs.

Je garde une casquette bleue et du cash disponible pour la prochaine vague.

Le BITCOIN reste en tendance haussière mais la zone d’achat idéale est plus basse, même chose sur Ethereum, en restant coincé sur la capitalisation totale sous cette énorme résistance 2023.

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Cette semaine : Début août …

La semaine commence avec une inflation CPI en Zone euro conforme aux attentes à 5.3% et un Core CPI (qui exclut alimentation et énergie car ces données sont volatiles) supérieur aux attentes à 5.5% contre 5.4% anticipé. S’en suivra en fin de semaine le NFP, l’emploi mensuel aux Etats-Unis où la donnée la plus importante ne sera pas les créations d’emploi mais l'évolution du taux horaire, ce qui donne une indication sur l’inflation à venir. Le taux horaire est attendu en hausse de +0.3%. Voici également toutes les publications d’entreprises à suivre tout au long de la semaine dont AMD, AMAZON et APPLE.

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On continue encore ce point la semaine prochaine ?

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